lundi 24 septembre 2012

Introspection Chapitre 7 (Euonimus)


-Tu sais, Danna, je m’inquiète…

Danna relève distraitement la tête, pour signifier qu’elle entend, tout en restant concentrée sur son bouquin 

-Gilles m’a téléphoné, là… Et Étienne n’est pas rentré… Je crois que Sarah est partie le rejoindre.

-Quoi?! À cette heure-ci?

-Ben… J’ai peur qu’il soit arrivé quelque chose, tu vois… On l’a laissé seul, aller à sa cabane « maudite », là… Et tu vois…

-Tu vas pas t’y mettre aussi avec ces histoires? Sérieusement!

-Non. Tu sais mon point de vue là-dessus. Si je suis parti, c’est que ça me saoulait, leur expédition ésotérique… Mais j’ai peur qu’il ait fait une mauvaise rencontre, tu vois… À la tombée de la nuit, comme ça. Et maintenant Danna…

-Tu crois qu’on devrait appeler la police?

-Je sais pas… En même temps, peut-être que c’est rien… Et qu’est-ce qu’on va leur dire, à la police? On aurait l’air fin…

-Tu veux pas y aller, quand même?!... Putain, tu fais chier avec tes potes à moitié allumés, aussi! Et pourquoi vous l’avez laissé seul, hein? Tu crois que c’est malin dans la forêt comme…

-T'énerve pas…

-Bon… Pfff… Appelle la police, quand même, on sait jamais. Même si c’est pour rien, c’est mieux que l’inverse! Et allons-y, mais pas seuls. Appelle les autres! Si y a un problème, on sait jamais… je vais chercher ma lacymo.. Quoi?! Pfff… Pour une fois que je me couche tôt, tranquillement, avec mon bouquin. .


*
* *

« Si tu veux qu’elle vive… il te faudra lui dire. », « Si tu veux qu’elle vive… ». Les mots résonnent, infiniment. Lacèrent mon crâne… « Si tu veux qu’elle vive… »


-Assez!!!


Je deviens fou! Non, ce n’est pas possible. Je dois me concentrer… Penser… Rien de tout cela n’est possible. « Si tu veux qu’elle vive… » Ressaisis-toi! J’essaie de faire le vide… De reprendre le contrôle. « Si tu veux qu’elle vive… »


-Silence!!!

Pourquoi ma conscience... Ma conscience? Une conscience ne peut pas être extérieure! Suis-je en train de perdre le contact avec la réalité? Une « bouffée délirante »? Ou est-ce vraiment la cabane? Ces histoires… ? Sarah? Où es-tu Sarah? Que se passe-t-il? « Si tu veux qu’elle vive… » Reprendre le contrôle… Vite… Vite!!! Forcer les souvenirs… Trouver comment s’échapper… Une épée transperce mon crâne… Vite! Discussion, bière, amis, cabane, abandon, froid.

Je sens la poussière du sol entrer dans mon nez, ses champignons nauséabonds… Le rouge… Chasse le rouge! … Forcer les souvenirs… Froid glacial, noirceur, moi en face de… moi? Moi, pitoyable, abattu… Étienne? Cette chaise… Moi en face de… non, ce n’est pas possible… Je suis en train de devenir fou! Sarah? Il me semble t’entendre, Sarah, il me semble te sentir, si proche… « Assume »! « Sinon, elle rejoindra les autres »!

-Nooonnn! Je ne suis pas un assassin!!!!!

« SI TU VEUX QU’ELLE VIVE… » Mon cerveau se resserre, se compresse, j’ai mal! Un mal atroce m’envahit… Je garde les yeux fermés. Reprendre le contrôle. Le rouge entre quand même, sous mes yeux… Je sens un goût de métal dans ma bouche… Les cadavres… Je me tords sur le sol… Reprendre le contrôle… « Assume »! « Si tu veux qu’elle vive »

Ahhh… Une épée transperce mon crâne. Mais qu’ai-je donc fait ???

-SARAHHHHHH!!!!!!


*
* *


-Oui, je t’entends! Mon amour, c’est ça, reviens! Reviens!

Alicia flotte toujours, devant moi, le regard planté dans le mien. Des larmes gonflent mes yeux. Ma gorge se resserre… Non, ce n’est pas elle! Mes mains tremblent. Je serre plus fort Étienne… Ce n’est pas elle! La cabane vient me chercher, moi aussi, ça y est! Je baisse les yeux. Surtout ne pas se laisser distraire, saisir par les émotions… Ce n’est pas elle! Il faut ramener Étienne…

-Reviens! Je suis là! Lutte, oui! Chasse là! Tout cela n’est pas vrai, je t’aime!
Comment faire avec ce réseau qui ne passe pas, cette porte fermée? Je sais que c’est vain, au milieu de la forêt, mais… Je prends mon souffle, et crie, de toutes mes forces :

-AU SECOURS!!!!!

Mais ce qui sort de ma bouche a le volume sonore des gémissements d’Étienne… Comme dans un rêve… Un cauchemar!

J’articule, plus lentement :
Écoute-moi bien, Étienne. Ne crois rien de ce qu’elle te dit. Ne doute pas de toi! Ne doute pas de moi, de nous… Tu es une bonne personne, et je t’aime! Elle veut entrer en toi, elle veut que tu deviennes elle… Ne fais rien de ce qu’elle veut…

Je sens la pièce bouger autour de moi, l’air devenir lourd, suffocant. La couleur des murs change, prend des tons ocre… L’espace se compresse, rapetisse… La cabane proteste, elle me menace. Le visage d’Alicia change aussi, se décompose… Nooon! Il ne faut surtout pas que je la regarde. Me concentrer sur mon but, uniquement sur mon but : ramener Étienne. Le reste ne compte pas. Le reste n’existe pas.
Je pense aux récits mythologiques celtes, au changement dans la perception du temps lorsqu’on marche dans un cercle de pierre, qu’on tombe dans l’univers des fées et de leurs jeux… La perception… Je pense au vieux fou de Ben dont parlait mémé Lili… qui était entré dans la cabane, et ressorti… Si je l’avais plus écoutée… Et ces archives, qu’elle avait consultées…
La silhouette mouvante d’Alicia se rapproche, véhiculant une odeur de mort. Son visage est désormais face au mien, je ferme les yeux, très fort, la mâchoire serrée. Je sens son souffle putride, à quelques centimètres de moi…

« Si tu résistes, il mourra! »

lundi 10 septembre 2012

Bienvenue en enfer Chapitre 6 (La chouette bavarde)


Mes lèvres contre les siennes, à peine sont elles entrées en contact qu’une décharge électrique traverse tout mon corps et me projette contre le mur derrière moi. La violence du choc est telle que je suis sonnée et éprouve du mal à me relever. Il me semble entendre un rire sinistre au loin. Malgré la douleur et l’obscurité, je me traine vers Etienne. La peur s’est emparée de moi, le retrouver, me coller contre lui pour chercher du réconfort, je dois y arriver, coûte que coûte.

Il parle, au début j’ai eu du mal à comprendre les mots prononcés. Son corps est parcouru de soubresauts, les traits de son visage sont méconnaissables. Lui qui d’habitude est jovial et a le sourire en permanence, est crispé et barré par deux rides profondes en travers de ses joues. Son teint est blafard.

Ses yeux grands ouverts, sont révulsés, il semble lutter contre une force inconnue qui le malmène. Le son de sa voix n’est pas le sien, une force obscure a pris possession de son corps. Serait-ce le diable ?

-          « Etienne, c’est moi ! Réponds moi ! »

Mais la chose continue à prononcer inlassablement toujours la même phrase par la bouche de mon amour.

-          « Les lâches payent toujours le prix fort. Il est l’heure. »

Le corps d’Etienne dégage une énergie négative et une chaleur telles que je n’ose le toucher. Mes poils sont dressés comme attirés par l’électricité flottant dans l’air.

Celui qui partage mon existence depuis de nombreuses années me fait peur. Je retiens mes larmes. Je dois aller chercher de l’aide à l’extérieur. La porte est fermée, j’ai beau tambouriner à m’en blesser les mains, personne ne peut m’entendre dans l’immensité de la forêt qui entoure la cabane. Un rapide coup d’œil à me téléphone portable me confirme ma crainte. Aucun réseau ne passe dans cet enfer. Comme une cage de faraday, les ondes ne traversent pas les murs trop épais.

Je me retourne et m’adosse contre la porte, cherchant dans l’obscurité une autre issue. Et c’est à ce moment là que je l’aperçois. Une forme blanche se dessine au loin. Il me semble la reconnaître, comment est-ce possible ? Je ferme les yeux, en espérant m’être trompée. Mais non, c’est elle, à quelques mètre de moi, l’ombre flottante d’Alicia me regarde fixement.


Je ne maîtrise plus rien, mes membres sont devenus lourds comme du plomb. Mes lèvres bougent sans que je ne puisse les contrôler. Il a pris la direction de mon corps et joue à le manipuler à sa guise. Je ne comprends pas ce qu’il m’arrive cette nuit et je me mets à espérer que ce cauchemar cesse. Le réveil va sonner et je vais me lever pour aller travailler comme chaque matin.

D’ailleurs, il me semble entendre ma femme qui m’appelle :

-          « Etienne, c’est moi ! Réponds moi ! »

Mais une autre voix, bien moins chaleureuse, me ramène dans une réalité que je ne veux pas voir.

-          « Si tu veux qu’elle vive… il te faudra lui dire. Sinon, elle rejoindra les autresLes lâches payent toujours le prix fort. Il est l’heure. »


Déconnexion Chapitre 5 (par Aurélie)


Déconnexion Chapitre 5 (par Aurélie)

Elle semble me sourire sinistrement. Bon sang, et si j’arrivais trop tard, si elle l’avait tué pour lui voler son âme ? Cette idée qui m’aurait paru saugrenue une heure avant me semble comme une évidence à présent. Complètement terrifiée, j’attends un instant sur le seuil, dans le froid de la pierre semble traverser mes semelles. Ma main levée, est à quelques millimètres du bois de la porte, sans encore le toucher, et j’en sens l’énergie qui se dégage. Une lueur rougeâtre filtre à traves les petites ouvertures qu’offre la porte dégondée. J’hésite, j’ai si peur que j’en frissonne presque sans discontinuer.
Un gémissement provenant de l’intérieur me fait frémir, je me décide enfin à bouger. Je prends une grande respiration et pousse de toutes mes forces. La maison semble avoir bougé, comme si cela l’amusait de me voir ainsi désespérée, mais la porte ne se meut pas d'un iota. Le vieux panneau de bois blanc effrité et instable semble un roc impossible à déloger. Je recule pour prendre de l’élan, et cours pour lui enfoncer mon épaule dedans, comme j’ai tant de fois vu faire dans les films. La douleur est si vive que les larmes me montent aux yeux.
— Étienne…
Je susurre plus pour moi moi-même que pour l’appeler. Mais de nouveau je l’entends gémir.
— Allez, ma vieille, tu peux le faire… dis-je pour m’encourager.
Je prends mon élan une deuxième fois, l’autre épaule en avant, et au moment où je vais pour l’enfoncer, cette garce de maison s’ouvre pour m’accueillir les bras ouverts. Prise par ma vitesse, je trébuche et m’étale de tout mon long, le nez dans la poussière. Je viens de tomber sur Étienne qui murmure plaintivement de plus belle. Sans prendre le temps de m’épousseter, je me précipite à son visage, le prenant dans mes mains, priant le ciel de tout mon cœur. Il fait très sombre, je ne vois presque rien, je m’agrippe à lui de toutes mes forces.
La porte se referme et claque sur nous, pour nous signifier que nous sommes ses prisonniers. Peu m’importe, j’ai retrouvé mon Étienne. Mon amour est là, dans mes bras, je n’ai plus qu’à le réveiller, ce sera facile, peut-être qu’un baiser… ?

*
* *

Je sens la présence de Sarah plus que jamais, je pourrais presque sentir la chaleur de ses lèvres sur les miennes. Notre amour doit être puissant pour que son esprit soit à ce point lié au mien.
— Si tu veux qu’elle se perde aussi, grand bien te fasse, se moque ma conscience, cette voix irritante que je ne peux plus supporter.
Une fois de plus je ne comprends pas ce qu’elle veut dire. Je suis las de ce cirque.
— Mais merde, crié-je. Qu’est-ce que tu veux de moi bon sang ?
— Cela ne sert à rien de t’emporter, les réponses sont sous tes yeux.
Je me force à regarder vraiment. Ces corps en décomposition me suffoquent. C’en est trop. Je vomis mes tripes, encore et encore, jusqu’à ce que mon estomac ne se tordre plus douloureusement que par la peur.
— Ça suffit ! Ça suffit ! C’est horrible ! Je ne peux pas regarder ces gens. Ils sont morts !
Mais soudain, je me rends compte, dans les lueurs rougeâtres de ce monde incertain, qui est celui de ma conscience, que ces visages me semblent familiers. Je mets de côté mon dégoût, autant que ce soit possible du moins, pour les observer de plus près.
Ai-je perdu mon âme dans cette vieille cabane ? Ma conscience, c’est moi-même, que veut-elle me faire comprendre en m’amenant dans ce monde de sang et de mort ? Suis-je… un meurtrier ?

mercredi 5 septembre 2012

Connexion Chapitre 4 (par Yoxigen)


Chapitre 4 – connexion.


Je recule, affolé, et manque de trébucher sur un.. Je ne sais quoi.. Rouge comme la mort, cette gigantesque marre de sang s'approche dangereusement de mes pieds. Un hurlement s'échappe de ma bouche, contre ma volonté ; Comme si cela pouvait me protéger, réflexe absurde, je me mets à fermer les yeux, à les serrer très fort... C'est ce que je faisais lorsque j'étais enfant, persuadé qu'un monstre répugnant allait surgir de sous mon lit. C'est pathétique, comme réaction...

… Mais on dirait que cela fonctionne. Car enfin, il faut l'admettre, rien ne se passe. Plus un son. La voix se tait. Le vent ne souffle plus. La maison ne grince plus. Je n'ose faire le moindre mouvement et, finalement, secondes après secondes, minutes après minutes, ce silence devient plus angoissant encore que tout ce qui a pu se passer dans cette bâtisse maudite.

N'y tenant plus, je rouvre les yeux et découvre, abasourdi, un paysage atrocement laid et irréel. Le ciel est rouge, comme s'il était teinté de sang, des sycomores malades me font face, les mauvaises herbes à mes pieds sont jonchés de cadavres en putréfaction. Au loin je devine une rivière, que je distingue à peine.

—Tu es ici chez moi, me dit la voix désormais familière. C'est ici que tu m'as envoyé. Si tu refuses d'y mettre du tien, je vais te forcer à te souvenir, tu peux me croire !

Mon cœur bat de plus en plus vite. Pourquoi suis-je ici ? Tout se mêle et s'entrechoque dans ma tête, alors que je devrais être chez moi, tranquillement, avec celle que j'aime. Son souvenir s'impose dans mon esprit, l'image de son visage devient palpable, et pris de désespoir, alors que le besoin de ses bras se fait de plus en plus impérieux, je hurle le nom de...

*
* *

ETIENNE !!! NON ! PAS PAR LÀ !

Je me réveille en pleine panique, l'image rémanente de mon aimé dansant encore devant mes yeux. Je m'étais assoupie sur le canapé en l'attendant, peut-être est-ce pour cela que j'ai rêvé de lui ? Je pose les yeux sur la pendule qui me fait face, dans notre salon. Il est 23H passé. Où es-tu ?

Qu'il ne soit pas rentré, sans penser à prévenir, ce ne serait pas la première fois. Mon idiot adoré aime s'encanailler au bar avec ses amis, après une journée difficile. Mais l'angoisse refuse de me quitter. Car ce rêve funeste, alors même qu'il est absent... Je ne crois pas aux coïncidences. Dans ma famille, on sait des choses. Les rêves ne sont pas à prendre à la légère, Grand-Mère me l'a appris. Un frisson me parcourt le dos. J'ai peur, j'ai vraiment peur pour toi, mon amour...

Refusant de montrer au monde cette crainte ridicule, je fais mine d'agir comme à l'accoutumée. Je prends un air agacé en décrochant le téléphone, soupire, et compose le numéro de Gilles, son meilleur ami. A mon grand soulagement, mais aussi à ma grande surprise, il décroche presque instantanément.

    —Allô ?
    —Allô, Gilles ? C'est Sarah.
    —Sarah... Je comptais t'appeler, justement... Étienne est rentré ?
    —Non, je.. Je t'appelais pour ça, justement. Il s'est passé quelque chose ?
    —…
    —Gilles ?!
    —Non non, rien, rien, on.. On buvait une bière à côté de la Gare, et Jérémy et lui ont recommencés avec leur histoire de... De cabane, tu sais ? Celle dans la vieille forêt..

A l'évocation de cette demeure sinistre, bien connue du voisinage depuis des décennies, je ne peux réprimer cet accès de terreur qui part de mes épaules et remonte le long de ma nuque.

    —Il y est allé ?
    —On y est tous allé, en fait... Enfin... On est tous parti pour y aller, et on a fait les deux tiers du chemin, mais... La nuit tombait, et ces superstitions débiles, tu sais...
    —Mais... Qui a continué ? Qui est avec lui ?
    —… Personne, Sarah... Personne. Étienne a continué seul.

A cet instant, je lâche le combiné et manque de défaillir.

Ce rêve ne peut pas être un hasard, j'en suis persuadé. J'essaie de rester calme, de réfléchir avant de me jeter à corps perdu en direction de l'homme que j'aime. Dois-je me préparer ? On doit toujours se préparer, si l'on pense devoir faire face à des entités maléfiques ou surnaturelles. Je l'ai appris dès l'âge de neuf ans. Mais je n'ai rien d'autre à disposition, ici, que de quoi créer quelques sorts de protections ou de chance mineurs. Rien qui ne puisse être utile contre ce qui pourrait se terrer dans cette maison.

Dois-je refréner mon désir de courir à la rescousse de mon adoré tout de suite, dois-je demander conseil à Grand-Mère, d'abord ? Non. Elle vit trop loin, maintenant. Je n'en ai pas le temps.

Alors je pars. Que faire d'autre ? J'enfile un manteau et court en direction de la vieille forêt. Le moment venu, je saurais quoi faire. J'en ai l'intime conviction. Le sang qui coule dans mes veines est fort. Notre famille est ancienne. Et je ne laisserais personne, pas même le Diable, m'enlever ma raison d'être.

Le cœur battant, les larmes aux coins des yeux, les contours de la vieille cabane commencent à se dessiner devant moi. La pluie se met à tomber, et plus j'avance, plus je comprends que je ne me suis pas inquiétée pour rien. Je sens une présence. Forte. Amère. Je perçois de la rancune, du ressentiment.

Et dors et déjà je sais... Qu'elle ne me laissera pas entrer facilement...