vendredi 23 novembre 2012

Guide pour gagner tes combats de vie et de survie Chapitre 14 (Guy)

Guide pour gagner tes combats de vie et de survie

Quand tu es engagé dans une lutte à mort pour survivre, vivre
Quand l’ennemi te semble invincible, doté de pouvoirs magiques
Quand tu doutes de ta force, de ton habileté à vaincre
Quand la terreur envahit toute ta personne et te pétrifie
Quand tu es plaqué à terre, apparemment sans volonté
Quand tu te sens vidé de ta substance et incapable de te mouvoir

Surtout, souviens-toi de ce que je t’écris aujourd’hui
Il existe un moyen pour reprendre le dessus
Il est à ta portée même dans la situation la pire
D’autres l’ont employé avant toi avec succès
Pourquoi pas toi, maintenant ou quand tu en auras besoin ?
Alors, vas-y ! Lance-toi-même et surtout si tu n’y crois pas !

Capte tranquillement mais intensément les vibrations de l’univers
Elles nous traversent toujours en permanence
Mais nous les ignorons la plupart du temps
Recueille-toi. Concentre-toi. Appelle-les. Focalise-toi sur elles
Fais-le avec force, avec violence, avec frénésie
Mets-y toutes les forces qui sont les tiennes
Tu as l’impression de ne plus en disposer. Mais c’est une illusion !
N’hésite pas à parler, à crier, à hurler, à déployer ton corps recroquevillé
Tu le peux à plusieurs conditions que voici :
Crois en la puissance de ces vibrations cosmiques
Tu ne les as jamais expérimentées mais cela ne fait rien
Crois en elles de tout ton corps, de toute ton âme, de tout ton esprit
C’est un véritable acte de foi. Fais-le comme un croyant irréductible
Chasse violemment le doute de ton cerveau ou de tes tripes
C’est le pire de tes ennemis. Crains-le plus que tout
Souviens-toi : N’abandonne jamais le combat. Tu le gagneras.

Laisse parler ton corps. Il porte en lui l’héritage de toute l’humanité
Ouvre les mains. Tu le peux. Crie : "Je peux ouvrir mes mains ".
Hurle-le, à tue-tête, à l’infini jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent vraiment
Alors, savoure cette première victoire. Lance un cri faible d’abord
Puis, laisse-le monter en puissance depuis tes entrailles
Il te procure la force de continuer à rassembler ton énergie primale

Pleure si tu le veux. Pleure de rage. Elle est excellente pour toi
C’est ton alliée.  Tu peux t’appuyer sur elle. Elle est à ton service
Laisse-la t’envahir des pieds à la tête. Sens-la monter en toi
C’est la rage de vaincre, la rage de vivre, la rage de survivre
C’est ta pulsion de vie. Elle provient de l’univers profond
Elle provient du big-bang, de l’explosion initiale
Nous l’avons tous en nous. Ecoute-la bien. C’est ton guide

Ensuite, mets-toi en état de réception des ondes universelles
Mets-toi en état de captation de la vitalité qu’elles contiennent
Parle-leur. Elles aiment ça et ça renforce leur action
Mets-toi en vibration comme un instrument de musique
Cherche leur longueur d’onde, augmente ton potentiomètre
Au départ, rien ne se produira. C’est normal. C’est la première étape.

Si tu ressens une toute petite amorce de réception :
Picotements, chaleur interne, sensation de dilatation
Concentration, ruisseau qui coule en toi
Alors, laisse-toi bondir de joie, la joie des habitants de notre terre
Elle fait des miracles, des merveilles, des cadeaux insoupçonnés
La joie d’être en communication avec les planètes, les étoiles,
Les galaxies, l’espace intersidéral, la chaleur, la lumière

Ressens cette joie, fais-la circuler dans tout ton corps
Sens ses trajets dans tes muscles, tes nerfs et même dans ta cervelle
Reste branché sur elle. Oui, bien connecté à elle. Sois en contact avec elle
Elle réchauffe tes entrailles, tes jambes, tes bras, ta colonne vertébrale
Ne perds jamais de vue cette chaleur. Elle te protège. Elle te dope
Ton ventre doit la conserver intacte à chaque instant. C’est fondamental
Elle est ta source d’énergie personnelle. Prends soin d’elle


Alors, voici mes ultimes conseils. Tous les sages, les gourous, les chamans
Le savent, les vivent, les pratiquent, les communiquent
Applique-les avec soin et énergie et sans relâche

GRAVE-LES EN LETTRES D’OR
DANS TON CORPS,
TON AME
TON ESPRIT

 Laisse-toi aller à ce qui vient en toi avec violence
Accueille le flot de lave primitive qui monte en toi
Laisse-toi emporter par lui avec confiance et détermination
Il rugit, il charrie les éclairs, le tonnerre, le feu
Il détruit mais il t’offre une énergie colossale
Ouvre-toi totalement au jaillissement de cette lave
Dis-toi que tu es traversé par la vitalité de l’univers
Elle t’habite désormais et sera ton alliée permanente
Accepte sa brutalité. Elle ne fait pas dans la dentelle
Elle est brute de fonderie, d’une puissance colossale

Accueille ce qui vient en toi avec violence
Tu as besoin de la lave première, celle de la création
Tu as besoin d’elle pour gagner ton combat sans merci
Tu puises à la même source que ton adversaire
Du coup, vous redevenez à égalité
A égalité de forces, de chances et d’ardeurs
Favorise la montée de cette substance primitive
Reste bien dans l’instinct comme le ferait un animal
Sens cette poussée irrésistible qui t’anime des pieds à la tête

Rugis, crie, hurle et frappe et cogne sans cesse
Ta voix est un outil de combat prodigieux
Elle atteint ton ennemi de plein fouet au visage
Elle le fait douter de lui, de son invincibilité, des sa surpuissance
Il commence à te craindre, à te redouter comme combattant
Tu domines son esprit, son âme et même son corps
Fais-la venir depuis tes pieds et atteindre tes cordes vocales
Sens les deux en même temps. Sens la force de ta voix monter
Dans tes jambes, tes hanches, ton ventre, tes poumons et sortir
De ta bouche comme un vent de tempête qui emporte tout                  
TA FORCE EST CELLE DE L’UNIVERS ENTIER !

lundi 19 novembre 2012

Régénération Chapitre 13 (Lanto)

RÉGÉNÉRATION


Son rire caverneux résonne niaisement. Inextinguible. Accompagné d’un tourbillon de noirceur qui me vrille le crâne. Je voudrais ne pas l’entendre mais il s’approche. Il me souffle au visage son haleine violente et corrompue. Le maelström se fait voile, m’enserre tel un cocon. Je me tétanise littéralement. Mes jambes ne répondent plus. Mes yeux ne voient plus. Je ne perçois sous mes paupières qu’une aveuglante lumière sombre. Qui croît tandis que je me sens léviter peu à peu. Impossible de lui résister. Impossible d’émettre le moindre son. Je me mets à hurler désespérément dans ma tête que je ne suis pas un lâche, que je renie son héritage. Les lâches ? Non ! Hurler que je ne serai pas lâche.

Il rit de plus belle. Faisant trembler la cabane toute entière. Ou ce qu’il en reste. Existe-t-elle seulement encore ?

-         Hahaha ! Que crois-tu ? Que tu as sauvé ta belle ? L’heure est venue, mon fils, et tu ne pourras te soustraire à ton destin.

« Je refuse ! Je refuse de me soumettre ! Jamais, je te jure, moi vivant, jamais je ne me laisserai faire ! » Mes mots ne passent pas mon larynx. Ils résonnent, essaient de forcer les parois de ma mâchoire, en vain. M’étranglent.

-         Toi vivant ? C’est ce que tu crois ? Mais tu n’as pas le choix. Tu n’as plus le choix ! Tu crois vraiment que c’est toi qui l’as sauvée ? Que ta faible volonté de bâtard est suffisante pour la mettre à l’abri. Elle porte mon petit-fils, que tu le veuilles ou non, cette fois-ci, MA volonté sera. Hahaha !

Il tourne autour de moi à une vitesse vertigineuse. Je ne le vois pas, je le sens. Glacé et brûlant à la fois.

« Sarah, ma chérie. Il faut que tu sois forte. Il faut que tu résistes. Si tu m’entends, ma Sarah. »

Dans mon désespoir, j’essaie de connecter le lien qui nous unit. Je serre les dents. Je ne sens même plus sa présence. Je me concentre pour qu’elle m’entende. Est-il possible qu’il ait réussi à la soumettre ? Je sens confusément que le lien est rompu. Pourtant je perçois une présence. Timide, lointaine. Un murmure à peine audible qui semble ricocher contre la cuirasse maléfique qui m’encombre et s’évanouit aussitôt. Tentative de communication qui se fait ? Est-ce elle ? Je n’en ai pas l’impression. Me concentrer. Oublier le rire sardonique qui se fait de plus en plus prégnant. Oublier.

« Sarah ! »

-         Oublie Sarah. Plus rien, ni personne ne pourra aller à mon encontre dorénavant. D’ici quelques jours, l’antéchrist sera suffisamment puissant.

« L’Antéchrist ? NON ! Sarah ! »

Son rire tonitruant éclate encore plus fort. Mon cœur explose avec peine, compressé qu’il est dans le cocon funeste. J’ai l’impression que des larmes coulent sur mon visage. Ou n’est-ce que la froideur de son souffle qui m’effleure ?

« Oui, comme cela, Etienne, pleure. Pleure encore. »

Pleurer ? Le murmure que je distinguais tente de m’atteindre. Encore. Impérieux. Mais bienveillant,  il me semble. Ce n’est pas Sarah. Je ne ressens ni sa douceur, ni sa chaleur. Mon esprit, pourtant embrumé et sous contrainte, trouve la force de m’interroger. Qui me parle ? Comment essayer d’entrer en contact sans qu’il sache ?

-         Tu n’y arriveras pas. Il aurait fallu accepter tes pouvoirs pour réussir à entrer en contact avec elle. Tu es condamné, mon fils. Dans quelques jours, Il naîtra et tu ne pourras rien y faire.

Son rire me débecte. Je ne peux juste plus le supporter. Dans un sursaut de courage, je tente de me concentre. Condamné pour condamné, autant essayer de réagir.

« Etienne, continue comme ça. Pleure encore, n’arrête surtout pas. Et reste toi. »

La voix qui chuchote, que je n’entends qu’à peine se fait de plus en plus présente. Je ne sais qui c’est, mais je suis presque certain qu’il s’agit d’un homme. Qui donc pourrait avoir connaissance de la situation ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Quoi qu’il en soit, je m’attelle à ouvrir et fermer mes paupières rapidement pour stimuler la fabrication de larmes. Je ne sais pas à quoi cela me mène mais je veux faire confiance à cette voix qui me parvient. Mes larmes coulent. De moins en moins. Le souffle brûlant de mon père les sèche aussitôt. Mais je continue. Mes yeux sont la seule partie de mon corps qui reste mobile alors je persévère. Tentative vaine peut-être. Mais j’y crois. Je veux y croire. Satan a arrêté de rire. Je le sens virevolter autour de moi, comme un ventilateur.

Soudain, mes yeux se voilent. Un cercle de lumière qui m’éblouit mais me soulage quelque peu en même temps. Bleu transparent. Presque minéral. Cristal ? Diamant ?

-         Bordel, il ne va pas s’y mettre, celui-là !

Son hurlement me fait plaisir et me donne du courage. Même si je n’ai aucune espèce d’idée de ce qu’est cette lumière, ou qui c’est surtout, mais si c’est mon alliée, j’y puise un peu de force. Je m’y accroche.


* * *

Effarés par la voix masculine et péremptoire qui s’échappe des lèvres fines de Sarah, Danna et Daniel restent prostrés, assis à même le sol, en balbutiant des paroles incompréhensibles. Luc et Mathieu ont juste eu le temps de les empêcher de s’effondrer, en les retenant par les aisselles. Puis ils s’éloignent en parlant à voix basse.

-         Il faut contacter Etienne. C’est urgent.
-         Mais ? et Sarah… ?
-         Mickaël a pris possession de son corps, elle était sûrement sous l’emprise de Satan.

Un éclair bleu tournoie plus loin, à l’endroit où se trouvait la cabane encore quelques heures plus tôt.

-         C’est l’heure, Mathieu. Vite ! Je tente de contacter Etienne…

Il s’éloigne précipitamment, le visage sombre.